Présentation
Vibrer ensemble
L’Orchestre Saint-Pierre Fusterie (OSPF) a fait sa première apparition publique en 1924, lors d’une fête de la paroisse de la Madeleine à Genève. Il était alors composé d’une dizaine d’instrumentistes à cordes qu’animait un même goût pour la musique au service de l’église. Louis Duret en fut le premier chef, encouragé par Ernest Ansermet.
De l’Oratorio de Noël de J.-S. Bach (Cathédrale Saint-Pierre) à Nicolas de Flüe d’Arthur Honegger (Victoria Hall), très applaudis, le répertoire est vaste, servi par un orchestre qui n’a cessé de croître. Aux cordes initiales se sont ajoutés bois et cuivres et l’OSPF compte aujourd’hui quelque cinquante membres. Professionnels et amateurs qualifiés, de tous horizons, âges et nationalités, ils partagent le plaisir de « vibrer ensemble » pour le meilleur de la musique.
Talent et engagement
Si la plupart exercent au quotidien une autre activité, tous trouvent au sein de l’OSPF ce supplément d’âme qui fait aussi la joie des auditeurs. Plus de mille d’entre eux se rassemblent chaque année sur les bancs de Saint-Pierre pour le Concert de Noël – le seul concert donné le 25 décembre dans la ville de Calvin, depuis 1950. Les critiques musicaux ne sont pas en reste qui souvent soulignent le talent et l’engagement des musiciens, l’originalité des programmes et la qualité des solistes et des chœurs que l’orchestre s’adjoint. Les répétitions ont lieu en général dans une salle voisine de la Cathédrale que la Paroisse Saint-Pierre met gracieusement à disposition. Cinq ou six concerts annuels sont proposés à Genève et ses communes proches, dans le canton de Vaud ou en France voisine.
En 1980, Louis Duret a confié sa baguette à un autre chef talentueux et sensible : Martin Humpert, qui s’est consacré à approfondir le patrimoine classique. De 1991 à 1998, Philippe Girard lui a succédé au pupitre avec compétence, sens de la pédagogie et humour, en même temps qu’il explorait avec les musiciens d’autres richesses du répertoire. C’est avec humour aussi, étoffé de dynamisme et d’exigence, que le chef Antoine Marguier a conduit l’orchestre de 1998 à 2010.
C’est ensuite le talentueux chef d’orchestre et flûtiste canadien Jean-Claude Picard qui a dirigé l’orchestre avec énergie. jusqu’en 2013. Il est maintenant en poste au Royal Scottish National Orchestra en temps que chef assistant.
Puis c’est le chef d’orchestre et violoncelliste lausannois Guillaume Berney qui mène l’orchestre avec enthousiasme et musicalité jusqu’en juin 2020.
Depuis 2020, c’est le jeune chef d’orchestre et pianiste français Yann Kerninon qui reprend la baguette. A ce moment, il est assistant de Laurent Gay à la Haute Ecole de Musique de Genève. Il reprend un orchestre réduit qui ne peut faire que des concerts enregistrés et sans public pendant la fermeture du Covid-19. Avec soulagement, son premier concert public avec l’orchestre au grand complet est en novembre 2021 où l’orchestre interprète le Double concerto de Brahms avec Jeanne Matthieu au violon et Clément Dami au violoncelle.
En 1999, les 75 ans de l’OSPF ont été fêtés par une première : un spectacle d’opéra à l’Alhambra, comprenant Croquefer d’Offenbach et Il Signor Bruschino de Rossini. S’attachant à relever de nouveaux défis et à toucher un auditoire toujours plus large, l’OSPF s’est produit lors de la célébration du centenaire de l’attribution du premier Prix Nobel de la Paix (décerné à Henry Dunant). En 2003, l’orchestre a donné au HCR un concert pour la journée mondiale du réfugié. En 2007, c’est une création de Robert Clerc, Oedipe à Colone de Sophocle, que l’orchestre a interprété avec brio. En 2009, un magnifique Deutsches Requiem a été produit en collaboration avec le choeur Horizon d’Yverdon, préparé par Michel Cavin. C’est avec ce même choeur et pour fêter le 750ème anniversaire de la ville d’Yverdon que l’orchestre à représenté la Cavalleria Rusticana, un opéra de Pietro Mascagni sous la baguette de Jean-Claude Picard.

photo G. Humbert